Doctorant-e CIFRE (3postes)

Type de poste
CIFRE
Métier
Administration
Cadre d'emploi
Attachés Territoriaux
Temps de travail
100.00
Date limite de candidature
01-10-2025
Catégorie
A-DIRECTION CONCEPTION ENCADRT
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Doctorant-e CIFRE (3postes)


APPEL A CANDIDATURES VILLE ET CCAS DE GRENOBLE

3 DOCTORANT-ES CIFRE – PROMOTION 2026


Categorie A
Cadre d'emploi : Attaché Territorial
Fonction : Doctorant-e CIFRE

Temps de travail : 100 %

CDD de 3 an(s) : du 01-09-2026 au 31-08-2029

Direction de rattachement : selon le sujet de recherche


Référence du poste à rappeler : 6_2025_A_NP
Date limite de candidature : 01-10-2025

CONTEXTE

La Ville et le CCAS de Grenoble recrutent 3 doctorant-es CIFRE chaque année.

La Ville de Grenoble et son CCAS encouragent les liens entre l’action publique et la recherche. Dans ce cadre, le conseil municipal a adopté en mars 2024 une politique d’accueil de 3 doctorant-es CIFRE par an, dont les sujets de thèse doivent porter sur des questions prioritaires de la municipalité. Le dispositif CIFRE favorise l'insertion professionnelle des doctorant-es en les plaçant en situation d'emploi durant leur parcours de formation par la recherche, tout en encourageant les projets de collaboration entre laboratoires de recherche et les collectivités. Intégré-es dans un service dont l’activité concerne directement leur sujet de recherche, ces jeunes chercheur-es bénéficient d’un point de vue unique sur les activités d’une collectivité territoriale en lien direct avec les acteurs locaux et les habitants de la commune. Leur action dans la mise en œuvre des politiques publiques locales ainsi que leurs travaux de recherche dotent la collectivité grenobloise d’une force de réflexion et d’analyse sur le développement de ses politiques publiques.

L’accueil des doctorant-es au sein d’une collectivité déjà structurée autour de missions d’observation, d’évaluation et de recherche.

La Ville de Grenoble et son CCAS se sont dotés depuis plusieurs années de compétences en matière d’observation et d’évaluation des politiques publiques. En apportant une meilleure connaissance des publics et des problématiques à l’œuvre sur le territoire, ainsi qu’un éclairage sur la manière dont les usager-es et les professionnel-les se saisissent des dispositifs et des politiques de la Ville et du CCAS, ces missions constituent des instruments d’aide à la décision. Des travaux d’études et d’évaluations sont ainsi réalisés dans les différents champs d’intervention de la collectivité et s’appuient sur des méthodes et outils issus des sciences sociales.

Les missions Observation sociale et Evaluation des politiques publiques co-animent au sein de la collectivité un réseau d’échanges, de partage et de valorisation scientifique des travaux menés en la matière. Cette dynamique associe pleinement les doctorant-es Cifre de la Ville et du CCAS.


MISSIONS

L’activité des doctorant-es CIFRE est consacrée à 100 % à la réalisation de leur thèse.

Les missions confiées par la direction (exemple : conduite d’enquêtes, d’évaluations, formations, conception et expérimentation d’outils, de méthodes, etc.) devront dans ce cadre directement nourrir la recherche. Le temps de travail (35 heures hebdomadaires, 3 ans) se répartira entre les locaux de la collectivité et le laboratoire de rattachement; cette répartition sera définie dans le contrat doctoral.



PROCÉDURE ET CALENDRIER DE SÉLECTION

Le projet de recherche du/de la candidat-e doit porter sur l’une des 8 thématiques prioritaires (cf.ci-dessous). Les candidatures doivent parvenir à la Ville avant le 1er octobre 2025.
Un comité de sélection, composé notamment des responsables de Direction, chargées de mission observation sociale et évaluation des politiques publiques, et présidé par le Directeur Général des Services, procédera à des entretiens et des échanges avec le doctorant-e (et si besoins sa direction académique) au cours du mois de novembre. La sélection des 3 candidat-es pour la promotion 2026-2029 sera finalisée en décembre 2025. Les dossiers des trois candidat-es retenu-es seront envoyés dès le début de l’année 2026 à l’ANRT. Les prises de poste auront lieu au plus tôt possible en 2026, une fois les dossiers validés par l’ANRT. 

Le projet doctoral doit porter sur l’une des 8 thématiques suivantes :

1. Les aidants, un public invisible.

2. Quels effets sociaux et territoriaux de la nouvelle politique alimentaire de la Ville de Grenoble ?

3. La prise en compte du risque sismique dans les projets de rénovation du patrimoine de la Ville.

4. L’impact du narcotrafic sur l’espace public : vers des solutions systémiques sur les enjeux de tranquillité publique.

5. La lutte contre les inégalités sociales via les mécanismes de redistribution de la Ville et son CCAS.

6. Recherche-action sur les compétences psycho-sociales précoces : vers la co-construction d’un programme de formation pour les travailleurs sociaux et les professionnels de la petite-enfance.

7. Explorer les possibilités d’algorithmes éthiques dans le champ du social.

8. La photographie vernaculaire au musée, une histoire de regards.

 

Il est vivement conseillé de prendre contact avec les référent-es indiqué-es ci-dessous pour préciser le projet de recherche avant toute candidature.


Thématiques détaillées

1. Les aidants, un public invisible

 

La question du rôle des proches aidants auprès des personnes âgées, atteintes ou non de maladies neuro dégénératives, prend de plus en plus d'ampleur. Ce rôle d'accompagnement dans les tâches de la vie quotidienne, sur le volet administratif, ou dans un autre domaine, a un impact fort sur la vie des aidants eux-mêmes : désinsertion sociale, épuisement… Du point de vue des politiques publiques, au delà des modalités de soutien qu'il est possible de développer, c'est aussi et surtout la question du non-recours qui émerge. Ce public des proches aidants est difficile à toucher, aussi parce que près de la moitié des proches aidants ne se reconnaissent pas comme tels. Qui sont-ils ? Le projet de recherche s’attachera à les caractériser pour mieux les connaître et les comprendre : préciser les situations sociales dans lesquelles ils se trouvent, ce que créé l’adjonction de cette situation d’aidant afin que, au-delà de ce rôle et partant d’eux, on puisse imaginer et se mettre en mode « recherche-action » pour prototyper et tester des « solutions ». Les sujets abordés sont de l'ordre de la sphère privée, de l'intime, il est parfois pour elles et eux difficile de franchir le pas. Quelles modalités d'action peuvent favoriser ce contact et cette aide ? Au-delà, y a-t-il d'autres déterminants du non-recours sur lesquels il serait possible d'agir ? Plus globalement, quelles actions et quels dispositifs pourraient être mis en place en direction de ce public pour lui permettre de s’offrir du répit et continuer à accompagner leurs proches ? Quelle place lui est faite réellement, lorsque le proche est à domicile mais aussi en établissement ? Comment sa parole est-elle prise en compte ? La future ouverture de la Cité Baya des Aîné-es et des Aidant-es à Grenoble constituera dans ce cadre un terrain d’enquête pertinent. C’est un lieu ressources innovant qui regroupe plusieurs services tels qu’un pôle « accueil, information, orientation du grand public », la Maison des Aidant-es Denise Bellot avec sa halte répit, son espace d’écoute et ses activités thérapeutiques ainsi que le Service Social Personnes Âgées du CCAS qui assure l’accompagnement social global et l’évaluation APA sur la ville de Grenoble. Dans ce cadre, le rôle et la place de l’aidant constitue un sujet à part entière qui se réinterroge à chaque situation.

Disciplines attendues : sociologie, sciences politiques

Direction de rattachement : Direction d’action sociale personnes âgées (CCAS - DASPA)

Contact : marion.leduc@ccas-grenoble.fr

 

2. Quels effets sociaux et territoriaux de la nouvelle politique alimentaire de la Ville de Grenoble ?


En 2023, forte du virage effectué lors du premier mandat 2014-2020 pour sa restauration collective, la Ville de Grenoble a élargi sa réflexion sur les questions d’alimentation et a posé une Délibération pour une Stratégie alimentaire, durable, éthique, inclusive et résiliente. Cette stratégie vise notamment à renforcer la justice sociale, diminuer l’impact environnemental des modes de production et de consommation, et préserver la santé des consommateur-rices et des producteur-rices.
Les actions se déclinent en 6 axes :
Agir en local pour un système agricole et alimentaire résilient (PaiT, fermes urbaines, étude d’une ferme municipale)
Produire des repas de façon exemplaire (58 % de produits sous SIQO)
Rendre accessible une alimentation choisie et lutter contre la précarité alimentaire (tarification sociale, soutien aux associations et appui à la structuration d’un maillage territorial de distribution de produits de qualité accessibles, soutien au projet de sécurité sociale de l’alimentation)
Promouvoir l’alimentation durable auprès des agents pour améliorer leur bien-être au travail
Œuvrer pour la démocratie alimentaire (assemblées citoyennes de l’alimentation, balades alimentaires, appui à l’implantation de tiers-lieux alimentaires; Commission restauration pour les parents d’enfants usagers des restaurants scolaires)
Participer aux réseaux afin de faire avancer les débats nationaux.
Dans ce cadre, la Ville souhaite tirer des enseignements de la mise en place de cette politique alimentaire et analyser ses effets sur le territoire et les habitant-es, mais aussi en interne, pour les agent-es de la collectivité, à savoir :
- les impacts sociaux et sanitaires sur les habitant-es (effets sur la précarité alimentaire de la population grenobloise, sur le changement de comportement alimentaire, sur la santé des habitant-es…)
- les impacts « territoriaux » sur les filières alimentaires et agricoles (en particulier : la Sécurité Sociale de l’Alimentation peut-elle être un levier pour les transitions agro-alimentaires territoriales ?)
- les effets au sein de la collectivité : quelle évolution de la place des sujets alimentaires au sein de la gouvernance interne de la Ville ? Quels sont les impacts de la mise en place de cette politique transversale en matière d’organisation ?
Plus globalement, ces différents axes de stratégie alimentaire permettent-ils de participer à la création d’un commun autour de l’alimentation, à l’instar de ce qu’il s’est fait sur l’eau par exemple ? Quel rôle la Ville peut-elle jouer dans l’émergence de ce commun alimentaire ?

Disciplines attendues : sociologie, sciences politiques, économie

Direction de rattachement : Direction Générale Ville Résiliente, Service Alimentation Restauration

Contact : angele.legrain@grenoble.fr

 

3. La prise en compte du risque sismique dans les projets de rénovation du patrimoine de la Ville.


La Ville de Grenoble souhaite améliorer sa prise en compte du risque sismique dans les projets de rénovation du patrimoine de la ville. Cependant, l’exigence des normes actuelles rendent souvent impossible leur mise en œuvre, car cela engendre un investissement financier disproportionné par rapport au niveau de rénovation attendu. En effet, le cadre normatif actuel s’applique aux constructions neuves, mais s’avère souvent inadapté et quasiment inapplicable pour des améliorations partielles. Depuis plusieurs années, la Ville de Grenoble a travaillé avec la recherche (notamment avec le laboratoire ISTerre) sur l’évaluation du risque sismique à Grenoble, sur les solutions possibles de renforcement et sur les questions scientifiques liées à cette problématique complexe. Les problématiques sur lesquelles la Ville a besoin d’avancer portent sur :
Comment optimiser une stratégie de renforcement, avec quels bénéfices en termes de sécurité et de niveau de performance à atteindre ?
En absence de règles fermes sur le renforcement du bâti existant, quelles sont les implications (juridiques et politiques) pour un opérateur/propriétaire, lors de la prise en compte du sismique dans des projets de réhabilitation ?
En conformité avec les recommandations du GreenDeal Européen, quelles seraient les solutions sismiques/énergétiques optimales et pour quel bénéfice ?
L’objectif du projet d’accueil d’un doctorant est donc d'accompagner les services municipaux dans l’analyse des stratégies possibles pour atteindre les objectifs de rénovation du patrimoine municipal, tout en évaluant leurs implications techniques, économiques, juridiques et politiques. L’analyse s’appuiera sur le retour d’expérience des services de la Ville de Grenoble et sur l’état de l’art scientifique en réduction de la vulnérabilité. Une approche probabiliste du rapport coût/bénéfice facilitera la prise de décision. Des tests de solutions types de renforcement pourraient être réalisés à l’aide de modèles simplifiés. L’objectif est d’identifier les contradictions entre exigences énergétiques et sismiques, tout en évaluant les bénéfices du renforcement. Il est proposé d’utiliser la méthode suisse SIA 2018 (Vérification de la sécurité parasismique des bâtiments existants) pour établir un niveau de performance cible en fonction d’un coefficient de conformité par rapport à un état neuf ou à des niveaux de performance à atteindre qui seront discutés entre les partenaires du projet. Le besoin porte également sur un volet d’analyse juridique, intégrant la question de la responsabilité en cas de sinistre. Hors cadre réglementaire, la rénovation sismique peut engager la responsabilité des parties prenantes ou freiner les initiatives. L’objectif final de la démarche est l’élaboration d’un outil d’aide à la décision permettant aux décideurs de mieux orienter les projets de réhabilitation, et de construire des solutions réplicables à d'autres territoires à risque sismique.

Disciplines attendues : architecture, ingénierie, sismologie de l'ingénieur

Direction de rattachement : Direction de l’immobilier municipal

Contact : bruce.roy@grenoble.fr

 

4. L’impact du narcotrafic sur l’espace public : vers des solutions systémiques sur les enjeux de tranquillité publique.

 

Le narcotrafic constitue aujourd’hui un facteur central de déstabilisation de l’espace public dans de nombreux quartiers urbains. Il ne se limite pas à un enjeu de sécurité ou de répression pénale : ses effets s’étendent à la qualité de vie des habitant-es, à l’appropriation collective de l’espace, à l’image du territoire, à la cohésion sociale, et à la légitimité perçue de l’action publique. Dans ce contexte, la Ville de Grenoble, confrontée à des tensions croissantes sur certains secteurs sensibles — notamment le quartier Saint-Bruno — souhaite développer une approche globale, systémique et territorialisée de la tranquillité publique. Cela implique de dépasser les réponses purement réactives pour repenser en profondeur les dynamiques d’acteurs, les usages de l’espace et les logiques d’intervention publique. Le quartier Saint-Bruno, marqué par une histoire urbaine spécifique, une forte densité, une diversité de populations, et des phénomènes de précarisation et de repli, offre un terrain d’analyse particulièrement riche pour étudier l’impact du narcotrafic. Il concentre des enjeux de cohabitation, de conflits d’usage, et de marges informelles d’organisation territoriale, tout en faisant l’objet d’un fort investissement des acteurs publics et associatifs. À travers cette thèse CIFRE, la Ville souhaite articuler production de connaissances scientifiques, mobilisation des acteurs de terrain et élaboration de solutions concrètes pour améliorer durablement la tranquillité publique à l’échelle locale. L’objectif est de penser des réponses structurelles et coordonnées, ancrées dans la compréhension des mécanismes profonds d’ancrage du trafic et de ses effets sur l’espace public. La thèse vise à construire une analyse heuristique, c’est-à-dire une lecture exploratoire, systémique et multi-niveaux, de la problématique du narcotrafic dans l’espace public urbain. Elle s’appuiera sur le cas du quartier Saint-Bruno à Grenoble, tout en intégrant une dimension comparative et transférable à d’autres contextes urbains. Les objectifs sont les suivants :
Analyser les dynamiques d’implantation du narcotrafic à l’échelle micro-locale, en mobilisant une approche historique, sociologique et territoriale : Quelles conditions sociales, spatiales et institutionnelles ont favorisé son développement ? Comment se matérialise-t-il dans l’espace public (zones de deals, appropriation de lieux, violences symboliques, etc.) ?
Étudier les systèmes d’acteurs (habitants, commerçants, bailleurs sociaux, associations, services municipaux, forces de l’ordre…) dans leurs interactions, conflits ou complémentarités : Quelles perceptions partagées ou divergentes du trafic ? Quelles marges d’action ou d’inaction selon les acteurs ? Quelles modalités de coopération (formelles ou informelles) sont à l’œuvre ou à construire ?
Identifier les effets du narcotrafic sur la tranquillité publique au sens large : sentiment d’insécurité, repli social, désaffiliation civique ; dégradation des espaces publics ou détournement de leur fonction initiale ; résistances habitantes, stratégies d’évitement ou de contournement.
Contribuer à l’élaboration de solutions systémiques, en s’appuyant à la fois sur : les propositions et expériences des acteurs de terrain (via entretiens, observations, ateliers participatifs) ; l’étude de dispositifs comparables en France ou à l’étranger (prévention intégrée, design urbain, gouvernance partagée, etc.) ; une analyse critique des politiques publiques locales et nationales en matière de sécurité et de cohésion urbaine.
Accompagner les services de la Ville dans la mise en œuvre d’actions expérimentales, l’évaluation des dispositifs existants (CLSPD, GIP de médiation sociale, missions « aller-vers », etc.) et la formulation de préconisations transversales et opérationnelles.
Il est fortement conseillé de prendre contact avec les référent-es ci-dessous pour échanger en amont de la candidature.

Disciplines attendues : sociologie, sciences politiques, anthropologie sociale, géographie sociale,

urbanisme

Direction de rattachement : Direction Prévention et Gestion des Risques

Contact : melanie.monier@grenoble.fr ; norbert.cariou@grenoble.fr

 

5. La lutte contre les inégalités sociales via les mécanismes de redistribution de la Ville et son CCAS

 

Dans un contexte d’inflation et de soutien limité de la part de l’Etat, la Ville et le CCAS de Grenoble ont souhaité mener une politique redistributive via leur politique fiscale, se dotant de moyens supplémentaires pour développer ses actions auprès des plus vulnérables, en matière d’alimentation, de santé, de mobilité, de précarité énergétique et de logement, d’éducation populaire et d’accompagnement de la jeunesse, ou encore d’accès à la culture. La collectivité mène plus largement une politique sociale volontariste pour favoriser l’accès au droit des populations (gratuité, tarification, critères de priorités d’accès…). Les effets macro-économiques de redistribution et de réduction des inégalités du service public sont bien connus. Les économistes de l’Insee travaillent notamment sur une approche « élargie » de la redistribution (prenant en compte des transferts « en nature » individualisables et non-individualisables) et démontrent le fort effet redistributif à l’échelle nationale des services publics (par exemple : Accardo et al., 2021. « Réduction des inégalités : la redistribution est deux fois plus ample en intégrant les services publics », Insee Références Édition 2021). L’objet de la thèse CIFRE serait d’élaborer des méthodes adéquates à l’étude d’une redistribution élargie à l’échelle municipale (inspirée des travaux Insee pré-cités), et d’étudier les effets de redistribution des politiques menées. En effet, la Ville et son CCAS souhaitent pouvoir mesurer ce que représente cette redistribution dans le budget des ménages, quantifier et caractériser la population qui en bénéficie (in)directement, mais aussi identifier et évaluer ses effets sur la réduction des inégalités. Une porte d’entrée thématique pourrait être réalisée, afin de mieux saisir, par exemple, l’effet de certaines politiques. Pour exemple, en matière d’alimentation, quels sont les effets sur les ménages grenoblois des différents dispositifs (subventions à des associations, aide alimentaire dans les aides sociales facultatives, cantines scolaires, restauration à domicile…) ? Plus largement, la collectivité s’interroge sur son rôle, ses marges de manœuvre et l’impact de ses politiques dans la réduction de ces inégalités par ses divers mécanismes de redistribution. Un aspect de la thèse pourrait être d’accompagner la collectivité dans cette réflexion sur ses mécanismes budgétaires et comptables en la matière, et ses pratiques de redistribution (seuils, tarifications …).

Disciplines attendues : économie, économétrie, sciences de gestion.

Direction(s) de rattachement : DGA Ville Solidaire / DGS-Direction Ville Ouverte / DG CCAS (à préciser)

Contacts : marion.brunat-mortier@grenoble.fr, josephine.crouzet@ccas-grenoble.fr, agnes.bergeretmars@grenoble.fr

 

6. Recherche-action sur les compétences psycho-sociales précoces : vers la co-construction d’un programme de formation pour les travailleurs sociaux et les professionnels de la petite-enfance.

 

Le projet s’intéresse au développement des compétences psychosociales chez les bébés – c’est-à-dire leur capacité à reconnaître et gérer leurs émotions, à interagir avec les autres, et à créer des liens d’attachement sécurisants. Ces compétences jouent un rôle essentiel dans leur bien-être et leur réussite à l’école plus tard. Pourtant, on observe dès l’âge d’un an des écarts importants entre les enfants selon leur environnement familial et social, ce qui creuse les inégalités dès le départ. Pour agir efficacement, il faut intervenir le plus tôt possible, avant 3 ans. Or, même si les parents et les professionnel-les de la petite enfance savent à quel point ces premières années sont importantes, elles ne disposent pas toujours des outils ou connaissances pour stimuler ces compétences de façon adaptée. Le projet de recherche a pour objectif d’une part de produire une formation co-construite à partir des expériences des professionnel-les de la petite-enfance et les données de la recherche scientifique sur les compétences psycho-sociales du jeune enfant, et d’autre part d’en mesurer les effets sur les pratiques professionnelles et le développement de l’enfant. Cette formation pourra donner lieu à la réalisation d’un MOOC (formation en ligne) pour diffuser les contenus de manière durable et plus largement à l’échelle nationale. Ce projet vise plus largement à réduire les inégalités sociales en formant les professionnel-les de la petite enfance à mieux soutenir le développement psychosocial des jeunes enfants. Il s’inscrit pleinement dans les objectifs du Projet éducatif petite-enfance et sera conduit au sein de la Direction d’action sociale Petite-enfance (DASPE) du CCAS de Grenoble. Il sera mené en articulation étroite avec les professionnel-les de la petite-enfance du CCAS (notamment : les professionnel-les des EAJE et du pôle médico-psychologique), ainsi que ses principaux partenaires (instituts de formations initiales et continues, PMI, etc.). Ce projet répond à une urgence identifiée dans un rapport national de 2023, qui pointait le manque de formation sur le développement psychosocial dans les métiers de la petite enfance, et appelait à un meilleur lien entre recherche et terrain. Le projet s’intègre pleinement dans la politique petite-enfance du CCAS de Grenoble, qui vise un accueil bienveillant, inclusif et engagé dans la lutte contre les inégalités dès le plus jeune âge. En valorisant les compétences des professionnels et en agissant très tôt sur les facteurs de protection du développement, ce projet pourrait aussi redonner du souffle à un secteur en difficulté, en donnant du sens et de la reconnaissance aux métiers de la petite enfance.

Disciplines attendues : sciences de l'éducation, sciences du langage, psychologie cognitive développementale

Direction de rattachement : Direction d’action sociale Petite enfance du CCAS

Contact : aurelie.henrion-gayet@ccas-grenoble.fr

 

7. Explorer les possibilités d’algorithmes éthiques dans le champ du social

 

Comme nombre d’institutions publiques, le CCAS de Grenoble explore les voies de transformation et d’amélioration du service public et cherche à mettre les évolutions technologiques au service de ses missions sociales. Dans le cadre de la délibération sur le numérique responsable, adoptée par la Ville de Grenoble et le CCAS en septembre 2024, il est prévu que des expérimentations soient menées autour de l’introduction de l’intelligence artificielle dans le service public. Ce projet de recherche s’inscrira pleinement dans les orientations du plan stratégique partagé Ville-CCAS visant à « garantir toutes les sécurités », ou comment l’intelligence artificielle contribuera-t-elle demain à lutter contre les inégalités et répondre au plus près des besoins sociaux de la population grenobloise via un meilleur accès aux droits. Ce projet de recherche s’appuiera sur des cas concrets au sein du CCAS de Grenoble, comme la construction de modèles prédictifs de la mise en œuvre de politiques sociales, et notamment des aides sociales facultatives : comment un algorithme peut-il aider par exemple à caractériser les publics éligibles ? Comment peut-il éviter les effets de seuils, optimiser l’allocation des ressources en fonction des besoins sociaux et ce à partir de données multiples ? À l’heure où de premières initiatives dans le secteur social ont suscité des débats sur certaines dérives qui favoriseraient un surciblage des personnes les plus précaires, le CCAS et la Ville de Grenoble sont intéressés à mener une recherche et une réflexion sur les apports d’algorithmes développés de façon responsable et éthique. Comment s’assurer que le traitement de données des usagers ne génère pas de biais discriminatoires envers des groupes d’individus ? Quelles démarches mettre en œuvre pour informer les publics de ces traitements algorithmiques et co-construire ces modèles avec les professionnel-les ? Quelles procédures mettre en œuvre pour s’assurer que l’algorithme reste soumis à un processus de décision humain, éclairé et responsable ? Par quels procédés sécuriser le traitement de données personnelles sociales sensibles en accord avec le RGPD ? Comment faire en sorte que ces fonctionnements algorithmiques restent dans une consommation énergétique acceptable ?

Discipline attendue : Data science

Direction de rattachement : Direction générale du CCAS, Pôle Appui Méthodes et Innovation

Contact : sylvain.bouchard@ccas-grenoble.fr

 

8. La photographie vernaculaire au musée, une histoire de regards

 

La photographie en France est conservée dans quelques structures majeures (la BNF, le musée Nièpce de Châlon sur Saone, la Fondation du Patrimoine, le Centre Pompidou, le musée d'Orsay, et les musées de société). Il n’existe pas de collection de photographies vernaculaires constitué sur la base de leur intérêt artistique. Le musée de Grenoble, l’un des plus importants en France, a récemment ouvert un département de collections de photographies. Ce département s’appuie notamment sur la donation en 2023, par la fondation Antoine de Galbert, de 300 photos autour de l’Histoire, et en 2025 du fonds de la galerie Lumière des Roses (https://lumieredesroses.com/). Cette galerie a collectionné et commercialisé pendant vingt ans des photographies vernaculaires (en très grande majorité de photographies françaises et européennes – les collectionneurs étant la plupart du temps en France, des années 1880 à 2000), mettant de côté celles qui semblaient les plus intéressantes. Le musée a donc acquis 11 000 photographies. Il s’agit d’un formidable témoignage de l’histoire de la photographie, d’un regard de collectionneurs, et d’un pan de la photographie très peu étudiée en France : la photographie vernaculaire, déclinée en 10 thèmes : intimité, histoire, instants décisifs, portraits, etc. Afin de patrimonialiser ce fonds, de le documenter, de l’exposer, le musée a besoin de s’appuyer sur un travail de recherche. À la charnière de l’archive, de l’indexation iconographique, la recherche de provenance, et l’analyse d’image, il permettra d’identifier les sujets, les auteurs, et les contextes des photographies. Les axes d’approfondissement pourraient être de deux ordres : analyser des regards de collectionneurs et en garder la mémoire, autour d’une collection réunie sur vingt ans de manière empirique, subjective ; analyser des formes de photographies non professionnelles (familiale, intime, médicale, militaire, mortuaire, d’identité, de presse, ambulante, etc.), ayant une dimension artistique, et qui dessinent des portraits de nos sociétés à différentes époques. La valorisation de ce fonds permettrait d’ancrer Grenoble dans le monde de la photographie, et de créer un domaine d’étude et de conservation unique en France. Des parties de ce fonds pourraient notamment être confrontées aux collections du musée de Grenoble, notamment la collection de photos de modèles de Fantin Latour (environ 4500 clichés). Un objectif de cette recherche sera donc de contribuer à définir les manières dont cet ensemble pourrait être exposé et diffusé.

Discipline attendue : histoire, histoire de l'art, histoire de la photographie, pratique et théorie de la

création artistique, sociologie de l’art (pratiques sociales en photographie)

Direction de rattachement : Direction des affaires culturelles, Service Musée de Grenoble

Contact : sebastien.gokalp@grenoble.fr

 

PROFIL

Conditions d’éligibilité

  • Le/la candidat-e devra avoir obtenu le grade de master à la date d’effet de la CIFRE (par ex : septembre 2026)

  • Le/la candidat-e ne peut pas être déjà docteur-e, avoir débuté une autre thèse, avec ou sans le bénéfice d’un autre dispositif de financement de thèse, quelle qu’en ait été sa durée. 

  • Le terrain de projet de recherche doctorale devra impérativement avoir lieu à Grenoble. 

NB : La collectivité ne verse aucune contribution financière directe aux laboratoires de rattachement des doctorants. 

 

DOSSIER DE CANDIDATURE

Merci de joindre deux documents contenant : 

1) le CV du/de la candidat-e 

2) Présentation du projet de thèse (8 pages max.) comprenant les informations et rubriques suivantes : 

  • La thématique choisie
  • Les noms du/de la directeur-trice de recherche, du laboratoire et de l’école doctorale de rattachement
  • Le titre et le descriptif du projet de recherche 
  • La méthodologie et le calendrier envisagés 
  • L’intérêt de la collaboration avec la Ville et le CCAS de Grenoble pour la réalisation du projet de recherche 
  • L’intérêt du projet de recherche pour la Ville et le CCAS de Grenoble 
  • Une bibliographie succincte
  • La lettre de recommandation du/de la directeur-trice du laboratoire de rattachement


Dépôts des candidatures sur la plateforme de recrutement (recrutement.grenoble.fr), rubrique CIFRE, en insérant votre projet de thèse à l’emplacement de la « lettre de motivation ».

Il est conseillé d’envoyer une copie des éléments de la candidature à contact-cifre@grenoble.fr, et auprès des référents de la thématique choisie.
Un mémoire de master (ou équivalent) peut être joint à cet envoi.

Date limite de dépôt des candidatures : le 1er octobre 2025

Contacts :

  • Pour toute question relative au dispositif CIFRE au sein de la collectivité : contact-cifre@grenoble.fr
  • Pour toute question relative à une thématique de recherche : se référer aux contacts indiqués pour chaque sujet.

CONDITION DE TRAVAIL
  • Temps de travail : 100 % consacré à la réalisation de leur thèse et à des missions confiées par la Ville et le CCAS en lien avec leurs travaux de recherche. Le temps de travail se répartit entre les locaux de la collectivité et ceux de leur laboratoire de rattachement.
  • Semaine de travail de 35h00.
  • 25 jours de congés annuels.
  • Lieu des postes de travail au sein de la Ville : selon le sujet de la thèse : Hôtel de ville, Maison des Associations, Centre Camille Claudel, CCAS...
  • Possibilité participation employeur à la mutuelle santé et prévoyance.
  • Participation financière employeur aux espaces de restauration collectifs conventionné.
  • Forfait mobilité : participation financière de la Ville à hauteur de 75% sur vos abonnements MTAG, Transisère, SNCF et Métrovélo...; cumul possible avec le Forfait Mobilités Durables montant maximum de 300 € / an

CANDIDATER

        
Dépôt de
candidature
Clôture des
candidatures

01-10-2025
Date
de jury

Novembre 2025
Poste à
pourvoir

01-09-2026
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